Auxiliaires du jardinier : les insectes

Jardin Secrets > Fiches pratiques > Insectes

Les auxiliaires sont là pour aider le jardinier. Soit ils aident à réguler la population de ravageurs, soit ils assurent la pollinisation des différents végétaux du jardin.
Il est important de les préserver et pour cela, il faut éviter autant que possible d'utiliser des produits chimiques à outrance (insecticides, engrais...).

Dans cet article, nous allons faire un tour d'horizon des insectes auxiliaires les plus courant dans nos jardins. Nous traiterons d'autres types d'auxiliaires (batraciens, mammifères...) dans des prochains articles.

Abeille domestique

Inutile de présenter l'abeille domestique, grande célébrité des insectes pollinisateurs.
Sous climat tempéré, les abeilles assurent 85% de la pollinisation des plantes à fleurs. Autant dire qu'il serait difficile de se passer d'elle.
Depuis quelques années, comme le climat a tendance à se réchauffer, les abeilles sortent d'hivernation assez tôt, en fin d'hiver. A cette période, le jardin est souvent pauvre en fleurs et donc, en nourriture pour elles. Pour l'aider et la faire patienter jusqu'aux floraisons printanières, installez des vivaces et des arbustes à floraison précoce (forsythia, cornouiller mâle, chèvrefeuille d'hiver, bruyères...).

Aphidius

L'aphidius est un insecte volant minuscule, ne mesurant que quelques millimètres. Pourtant, il provoque de sérieux dégâts dans les colonies de pucerons.
Le mâle aphidius se remarque à peine et butine un peu. La femelle quant à elle, auxiliaire plus intéressant, pond ses oeufs dans le corps des pucerons (un oeuf par puceron). La larve, en se développant, consomme l'intérieur du corps du puceron qui s'alimentera de moins en moins et finira par mourir.
D'autres espèces d'aphidius parasites d'autres insectes nuisibles: piérides du chou, chenilles mineuses, aleurodes... Les aphidius vivent parmi les plantes sauvages telles que le lotier ou l'achillée.

Bourdon terrestre

Le bourdon terrestre est un insecte pollinisateur. Il est l'un des plus précoce.
Dès la fin février, le bourdon terrestre femelle part butiner les rares fleurs déjà éclosent: pissenlit, chatons de saule, lamier pourpre...
Les bourdons terrestres vivent dans le sol, sous le plancher d'une cabane de jardin ou dans un ancien terrier de mulot.
En été, la colonie atteindra 400 à 500 bourdons et nourrir tout ce petit monde ne sera pas une mince affaire. Tout l'été, les adultes feront des aller et venues entre le potager, les massifs, les pelouses...
C'est un insecte placide qui ne pique pas.

Carabe

Le carabe est un auxiliaire très précieux au verger et au potager. C'est un coléoptère carnassier qui se nourrit de larve de balanin des noisettes et de chenilles de carpocapse du pommier et du poirier.
Le carabe hiverne dans les vieilles souches. Pensez-y avant de vouloir supprimer une souche dans votre jardin. Indirectement, elle peut avoir son utilité...

Chrysope

La chrysope est un petit insecte volant vert et frêle. Autrefois, elle était surnommée « le lion des pucerons » et pour cause ! A la belle saison, les larves et adultes chrysope dévorent plusieurs centaines de pucerons pour se nourrir.
Elle passe l'hiver dans des abris non chauffés. Pensez à ouvrir ces derniers en fin d'hiver pour la laisser sortir.
Si une chrysope s'égare chez vous, essayer de la remettre au jardin. N'essayez pas de la prendre avec vos doigts, elle est très fragile. Utilisez un pinceau mouillé et posez-le sur le dos de l'insecte. Vous pourrez ainsi la déplacer sans mal.

Coccinelle

La coccinelle est une célébrité dans le monde des auxiliaires ; c'est même l'une des figures emblématique du jardinage biologique.
Il en existe plusieurs espèces mais elles raffolent toutes des pucerons. La coccinelle rouge à 7 points noirs, par exemple, en consomme jusqu'à 600 durant sa croissance.
Les coccinelles passent l'hiver près du jardin, dans les habitations ou dans les fissures des murs ou autour des fenêtres.
Les orties sont leur abris de prédilection. Dans une parcelle d'orties, les coccinelles trouvent le gîte et le couvert.

Grande sauterelle

La grande sauterelle verte se rencontre fréquemment au jardin au cours de l'été. C'est un insecte principalement carnivore. Avec sa mâchoire puissante, elle n'hésite pas à se nourrir des larves de doryphores et des chenilles. Ce n'est pas une grande gourmande mais, associée à d'autres auxiliaires carnivores, elle participe à la protection du jardin.
Elle meurt en fin d'été, après avoir pondu des oeufs en terre. Pour protéger la nouvelle génération, évitez de travailler la terre si ce n'est pas indispensable.

Osmie

L'osmie est un insecte volant de la même famille que les abeilles. Tout comme cette dernière, l'osmie est une excellent pollinisatrice. Elle butine avec assiduité les fleurs du jardin, notamment les fleurs des arbres fruitiers, afin de se nourrir et pour nourrir ses larves.
L'osmie est une abeille solitaire et non agressive. Elle ne pique que si elle se sent vraiment menacée.
Elle aime faire son nid dans le trou d'évacuation d'eau des fenêtres. Pour lui offrir un meilleur logement, disposez des blocs de bois (non traités) percés de trous de 8mm de diamètre. Elle en sera ravie.

Pemphrédon

Le pemphrédon est un insecte volant noir, de petite taille, ressemblant un peu à une fourmi. C'est un grand mangeur de pucerons et de cicadelles.
Le pemphrédon vit dans des endroits variés: bois pourri, galles, tiges creuses et sèches... mais jamais dans des parties végétales vivantes.
Les femelles accumulent les pucerons et les cicadelles paralysés dans ces nids (30 à 40 par cellules) afin de nourrir leurs larves.

Perce-oreille

Le perce-oreille se nourrit de pucerons et de psylles. Il a également tendance à aimer les fruits bien mûrs et l'on n'aime pas trop sa présence parmi les abricotier, les pêchers et les pruniers.
Toutefois, on peut installer des « pièges » pour pouvoir les déplacer là où ils seront utiles.
Placez des pots de fleurs retournés, remplis de paille, dans les arbres à noyaux. Si ces pots se retrouvent occupés par des perce-oreille, déplacez-les sur toute autre plante parasitée par des pucerons (rosier, pommier...). Ils se régalerons tout en vous rendant service.

Staphylin odorant

Le staphylin odorant est un coléoptère nocturne carnassier noir bleuté. Il est très friand des escargots, des limaces et de leurs oeufs. Il aime également consommer les larves d'insectes comme celles de la mouches du chou. Malheureusement, il a aussi tendance à se nourrir de vers de terre... personne n'est parfait !
La journée, il se cache sous les pierres, les feuilles mortes, les tas de bois ou de branches...
Attention, il mord ! N'essayez pas de le déranger, cela pourrait vous laisser une petite coupure en plus de l'odeur désagréable qu'il dégage lorsqu'il se sent menacé.

Syrphe

Le syrphe ressemble à une petite guêpe. Il vole vite et aime faire du sur-place et changer brusquement de direction. C'est en fait une sorte de mouche qui butine et participe à la pollinisation.
Sa larve est une grande consommatrice de pucerons de toutes sortes: puceron vert, puceron lanigène, puceron cendré...
Le syrphe passe l'hiver sous les paillis et les plantes couvre-sol. Leur environnement idéal est composé de fleurs toute l'année. Il faut donc varier les espèces dans son jardin afin d'avoir des fleurs en hiver, au printemps, en été et en automne.

Hors catégorie: araignées et vers de terre

Dans le monde du « très petit », il existe également deux autres auxiliaires qui ne font pas partis des insectes: les araignées et les vers de terre.

Les araignées, de toute espèce, sont de redoutables prédatrices de moustiques et de pucerons ailés (et, globalement, de tout autre insecte).
Les araignées, en France, sont inoffensives (sauf la malmigatte, habitante du Midi). Préservez-les, elles sont très utiles.

Le ver de terre (lombric), quant à lui, n'est pas un prédateur. Par contre, son travail incessant de laboureur est essentiel à la bonne santé et à la vie du sol. Il est même indispensable lorsqu'il s'agit de compost.
Respectez-le et apprenez à vos enfants à le préserver et à ne pas en être dégoûté. Ne labourez votre terre que lorsque cela s'avère nécessaire afin de ne pas trop le déranger.

Boutique en ligne

_{Publié par Claire Geslot sur Jardin Secrets le 09-07-2016}